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Abidjan [url=http://www.mansmanifesto.com]doudoune moncler homme[/url] (C?te d'Ivoire),
envoyé spécial.
" C'est quelque chose qu'on ne pensait pas voir arriver un jour, et c'est regrettable... " Le caractère lapidaire de cette [url=http://www.rivaluta.it/css/moncler.html]moncler outlet[/url] phrase souligne, mieux qu'une envolée, le désarroi et l'angoisse de son auteur, le romancier et dramaturge ivoirien Ahmadou Kourouma, parlant depuis Dakar, où se déroulait le premier Congrès mondial des poètes et écrivains de la paix. La crise mena?ant de désarticuler son pays semblait, il y a encore peu, " inimaginable " à l'auteur d'En attendant le vote des bêtes sauvages.
" Deux malheurs " sont, selon lui, à l'origine du drame : " l'ivoirité ", clé de vo?te de la philosophie politique développée par l'ancien président Henri Konan Bédié ; le fait que son " tombeur " de No?l 1999, le général Robert Gue?, " n'a pas voulu faire l'arbitre " et a peu ou prou poursuivi dans la même voie. Dans un pays comptant plusieurs dizaines d'ethnies, divisé entre un nord musulman (les " Dioulas ") et les [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] autres régions à dominante animiste ou chrétienne (principaux groupes ethniques : au sud-est, les Baoulés, dont était issu Félix Houphou?t-Boigny ; au sud-ouest, les Bétés et les Yakoubas, dont sont issus respectivement l'actuel président Laurent Gbagbo et Robert Gue?), et où le tiers de la population est étrangère, Henri Konan Bédié, successeur de Félix Houphou?t-Boigny, allumait des mèches redoutables lorsque, en 1995, il proclamait le dogme de l'" ivoirité " pour mieux exalter " la préférence nationale ". Il a été déchu en décembre 1999 au profit du général Robert Gue?. Ce dernier, présenté par les autorités ivoiriennes comme l'instigateur d'une nouvelle tentative de coup d'?tat, a été retrouvé mort dans une rue d'Abidjan, quelques heures après le début des troubles du 19 septembre.
Se disant " abasourdi " et " démoralisé ", Ahmadou Kourouma [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey outlet[/url] constate que, auparavant " pays florissant et paisible ", la C?te d'Ivoire devient un véritable " champ de guerre " et déplore le " dialogue impossible " entre les adversaires. De fait, l'échec, ces derniers jours, du cessez-le-feu proposé par la mission de la CEDEAO (Communauté économique des ?tats de l'Afrique de l'Ouest), l'appel des mutins à la " lutte finale ", la reprise des combats dans la zone de Bouaké, seconde ville du pays pour la population, font redouter une épreuve de force aux couleurs de guerre civile à la fois ethnique et religieuse.
Les signes avant-coureurs de cette sanglante dérive n'avaient pourtant pas manqué. L'" [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin[/url] ivoirité " de Bédié avait été précédée et accompagnée de propagandes aux relents sécessionnistes en direction des populations Dioulas (voir une certaine " charte du Nord ", aux auteurs toujours mystérieux, diffusée dès le début des années quatre-vingt-dix). Le terrain était donc préparé pour que, là comme dans d'autres pays africains, l'" ethnisme " devienne un véritable mode de domination politique et que les clivages structurant le pays ne s'extériorisent plus que dans la violence [url=http://www.rivaluta.it/hot/hogan.asp]outlet hogan[/url] et la xénophobie. Un autre écrivain célèbre, le Nigérian Wole Soyinka, avait tiré la sonnette d'alarme lors des troubles de janvier 2001 à Abidjan, s'exclamant alors : " Cette histoire d'ivoirité ne tient pas debout. Elle est d'autant plus fausse que les frontières des pays africains sont artificielles. Valider un tel argument, c'est perpétuer l'héritage colonial. "
Le Forum de réconciliation nationale organisé à l'automne 2001, les élections locales qui ont suivi, laissaient espérer une remise du pays sur ses rails. Réunissant plusieurs centaines de représentants du monde politique et de la société [url=http://www.rivaluta.it/css/moncler.html]moncler sito ufficiale[/url] civile, le Forum mettait en effet en présence les principaux protagonistes de la crise : le président Laurent Gbagbo, [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister outlet sale[/url] l'ex-président Henri Konan Bédié, le général Robert Gue?, l'ancien premier ministre et ex-directeur adjoint du FMI, Alassane Dramane Ouattara, rencontre inimaginable quelque temps auparavant. Point d'orgue de ce processus, la formation d'un " gouvernement d'ouverture " en ao?t [url=http://www.achbanker.com/home.php]www.achbanker.com/home.php[/url] dernier. Quelques semaines plus tard, ce qui ne doit à coup s?r rien au hasard, la mutinerie de quelques centaines de soldats prétextant refuser leur éventuelle démobilisation réduisait à néant [url=http://www.rivaluta.it/hot/hogan.asp]hogan outlet[/url] les espoirs d'un retour à la paix sociale et politique.
Il est évident que les causes de cette crise ne se limitent pas aux oppositions ethnico-religieuses ni aux persécutions périodiques des non-nationaux, résidents burkinabés, maliens, [url=http://www.re-tek.co.uk/abercrombie.html]abercrombie uk[/url] libériens ou nigérians. Mais ces vieux démons créent le terreau favorable à toutes les manipulations et provocations - internes et peut-être aussi externes, et pas seulement depuis le continent africain - et servent de caisse de résonance, d'amplificateur des conflits ainsi ravivés.
Deux faits récents soulignent l'acuité des dérives ainsi rendues possibles. Le président Laurent Gbagbo a jugé, à la fin de la semaine passée, nécessaire de s'adresser à ses concitoyens pour leur demander de " ne pas attaquer les étrangers ", preuve s'il en était besoin qu'il juge ce péril réel et que, s'il se concrétisait, les conséquences en seraient imprévisibles. " Je souhaite que les Ivoiriens ne se trompent pas de combat ", a lancé le chef de l'?tat, affirmant que la crise de son pays était un problème qui concernait les Ivoiriens eux-mêmes. Un discours qui vise bien évidemment aussi les pays voisins qui - comme le Burkina, le Ghana et le Niger - ont dénoncé les " exactions " dont sont victimes leurs ressortissants en C?te d'Ivoire. Le Niger, en particulier, a annoncé le rapatriement de ses ressortissants de C?te d'Ivoire (700 000 personnes), après que la ministre des Affaires étrangères de ce pays, A?chatou Mindaoudou, a fait état mardi de pillages perpétrés contre les Nigérians par les forces de sécurité ivoiriennes. L'enjeu de la crise [url=http://www.mylnefieldanalysis.co.uk/barbour.html]barbour outlet[/url] ivoirienne déborde désormais les frontières pour concerner l'ensemble de la région. Si la C?te d'Ivoire bascule, une large partie de l'Afrique de l'Ouest sera elle aussi déstabilisée.
Jean Chatain
L'" ivoirité " proclamé par l'ancien président Bédié, la xénophobie à l'égard des résidents étrangers ont fourni le terreau de l'actuelle crise.

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